Iatrogénèse (part.1)


Je n’avais pas besoin de ça
de cette image dans ma tête, collée derrière mon front
je n’avais pas besoin
surtout
de toutes ses réflexions.
J’étais bien je crois avant de rentrer dans le palais des glaces.
Alors
toutes les nuits
je pulvérise l’image avec un shoot dans les étoiles
des fragments de toi s’éparpillent dans mon plasma
et sur les fils de mon système nerveux central se dessine la voix lactée.
Les ions chlorure d’abord inversent mes couleurs en négatif
des paysages en noir et blanc s’étalent à perte de vue dans mon cerveau
et puis soudain
c’est l’explosion
un court-circuit vers ton regard et je suis
polarisée
c’est ça
hyper
polarisée même
vers ton visage en fissuré qui me fixe au-delà du trou noir.
Les flocons d’imidazopyridine freezent mes canaux sodiques
et je n’ai plus
aucun
potentiel d’action
si ce n’est ce qu’ils appellent une
« extraversion désinhibée dans les contacts sociaux et interpersonnels »
c’est plutôt ironique tu ne trouves pas ?
pour quelqu’un de gelé.

Tout ça pour dire
tout ça
Il parait qu’à force de la pulvériser, la mémoire finit par disparaitre.
Ca me ferait bien rire.
Je suis curieuse de voir si on peut effacer mille ans d’histoire en inhibant des récepteurs GABBA.


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